Buenos Aires.... on a vraiment l´impression d´être retournés en Europe! Fini le “roots”, les coupures d´eau et d´electricité, les tuk-tuk (petits taxi moto du Pérou), et les pollerias (marchands de poulets). Fini aussi les bains dans les rivières du Nord de la Bolivie au fin fond de la jungle (eau tellement pure que l´on peut la boire et qui est d´ailleurs la meilleure eau qu´on ait bu jusque là) , sans electricité et sans eau courante. Et fini, les cheveux cassés qu´on arrive même plus à brosser (et hop un chignon, on on voit plus rien!:)) tellement ils sont secs. Oui, Mesdames et Messieurs, nous avons à nouveau tout le luxe que nous avions en Europe, le démélant, le sèche-cheveux, un frigo (waou!), internet haut débit, les taxis où tu n´as même plus à marchander le prix de la course et même un ventilateur, c´est pour dire!
Ici, c´est Buenos Aires, la ville de la fiesta, des festivals, des brocantes et marchés antiques, des places, monuments et bâtiments au style à la fois colonial et moderne, le berceau du tango (danse tellement technique et à la fois tellement sensuelle) mais aussi des rythmes infernaux des cajón et jumbés qui vous trainent et vous entrainent dans une ambiance mélangeant gringos et locaux déchénés et tout sourire. Une ville à multiples facettes. La ville aussi où repose Eva Perón plus connue sous le nom d´Evita, qui fut la Première Dame d´Argentine dans les années 40 et 50 et qui s´est battue corps et âme pour son peuple et particulièrement pour les pauvres. Au célèbre cimetière de la Recoleta, des millers de gens viennent se recueillir sur sa tombe.
Buenos Aires est une ville immense de 13 millions d´habitants et très cosmopolite. Dit grande ville, dit aussi pauvreté. Il est difficile de s´asseoir en terrasse de café sans être interpelé au moins cinq fois par des personnes au chômage (certains quartiers atteignent les 25% de chômage comme le quartier de la Boca!), des enfants ou des mères célibataires qui réclament une piecette. Ce qui m´a le plus choquée ici, ce sont ces adolescents de 12 à 16 ans qui dorment sur des matelats en pleine rue, sur les grandes avenues (Corrientes, Cordoba ou Avenida de Mayo) dans un état déplorable, couchés dans un état végétatif et assomés par la drogue et l´alcool qu´ils ont consommé. Les gens passent sans même jeter un coup d´oeil. Et ses enfants de 4 ans qui viennent mendier à 3 ou 4 heures du matin dans les cafés et restaurants, essayant de vendre quelques cartes postales ou autocollants Diddle. Et quand on est en train de déguster un steack argentin à 45 pesos (8-9 euros) que l´on peut couper à la fourchette accompagné d´un verre de vin, ca fait mal au ventre... La mauvaise conscience ne nous quitte pas. Triste réalité.
Malgré toute cette pauvreté, Buenos Aires nous a plu. Les Argentins sont des gens très sympas et très tranquilles. Pas étonnant avec la chaleur qui plombe la ville de 11h à 18h. L´accent argentin est quelque peu déroutant. Par exemple, ils prononcent les ”ll” et les “j” comme des “ch”. Pas facile de comprendre! C´était pour nous une période de transition (les fêtes de fin d´année et mon anniversaire....30 ans.....), une période aussi, pendant laquelle on a pu se poser un peu et réfléchir à la suite de notre voyage.
Je vous disais dans mon dernier mail que le routard était libre d´aller où il voulait. C´est vrai dans un sens. Ce qui est vrai aussi, c´est qu´il faut calculer avec le budget qu´on a. Et oui, l´Argentine est beaucoup plus chère que la Bolivie et le Pérou (on est pas au Hilton, on vit dans une colocation mais quand même:)) A titre de comparaison, il faut compter 20 dollars minimum par personne et par jour en moyenne en Argentine. Avec ces même 20 dollars par jour et pour deux personnes on vit plus qu´aisément en Bolivie.
Nous partons demain en Uruguay pour Colonia et Montevideo. Puis, c´est parti pour 2 semaines de volontariat dans une association qui lutte pour la sauvegarde des tortues de mer.
On vous embrasse et hasta luego los amigos!
Nadège et Stefan