Aujourd´hui, il est inscrit sur le planning “captura”. Un premier groupe de volontaires s´est levé très tôt ce matin, à 5h30. Ils sont déjà en train de capturer des tortues (enfin, s´il y en a aujourd´hui). Nous, on est le groupe de l´après-midi. On partira vers 12h30 au cap de Cerro Verde à 4 ou 5 km au sud de La Coronilla. En attendant, il y a des choses à faire au centre. Laver et desinfecter les piscines des tortues, nettoyer la maison, s´occuper des chiens, aller chercher le pain, le lait, le jambon et le fromage, faire des sandwichs, faire la vaisselle du diner de la veille, nettoyer les toilettes..... et toute ces petites choses, qui, cumulées vous prennent du temps. Il faut aussi préparer le repas du midi pour 20 personnes. Nos collègues qui sont actuellement dans l´eau vont revenir affamés vers 14h.
A 12h30 donc, c´est parti. Le soleil frappe vraiment. On s´est mis une grosse couche de crème solaire indice 45. C´est le minimum si tu veux pas revenir comme une écrevisse! Après une heure de marche, on arrive à Cerro Verde et le travail de capture commence pour nous. Le groupe du matin a déjà capturé 5 tortues. Elles sont disposées dans des trous creusés dans le sable.On les couvre avec des baches en nylon pour les protéger du soleil et on les arrose régulièrement avec de l´eau de mer. Elles ont l´air paisible, tranquillo. On enfile les combinaisons. Gustavo (Brésil), Gabi (Espagne) et Mati (natif de la Coronilla) sont dans l´eau et ils vont y rester toute la journée. Condition physique oblige! Le filet, long de 60 mètres, est placé et maintenu de façon perpendiculaire aux vagues. Stefan et moi rentrons dans l´eau, on va aider Gabi et Gustavo. Et on attend. On attend qu´une tortue se prenne dans les filets.Ca peut parfois durer longtemps! Patience et concentration sont les mots d´ordre. Ah! Une tortue! Mati nous fait des signes indiquant “tortue à droite du filet”. C est parti. Mati se précipite sur la tortue. Cette fois, il n´a pas besoin d´aide pour la dégager du filet. Lula et Dani (Argentine) récupèrent la tortue sur la plage et la posent délicatement dans un trou.
A 17h, on arrête la capture. Tout le monde est fatigué. On sort le filet de l´eau. Maintenant, il faut s´occuper de nos tortues. On en a capturé 9 en tout! C´est très bien mais comme dit toujours Gustavo:”9 c´est bien mais une c´est bien aussi. Certains jours, on n´en capture aucune.” Nos chères tortues vont être ensuite mesurées (tête, carapace, plastron (ventre), queue), photographiées, pesées, nettoyées (il y a souvent des coquillages qui sont plus ou moins incrustés dans la carapace. Ils vivent en symbiose avec les tortues mais ils sont parfois trop nombreux et attaquent la carapace). On prend un échantillon de peau et un peu de sang pour effectuer des analyses ADN réalisées par un laboratoire indépendant. Enfin, on marque les tortues. Le marquage se fait avec des clips en métal inoxidable que l´on perce sur chacune des nageoires. C´est comme un piercing. Un numéro est gravé sur le clip. Les autres associations de protection des tortues peuvent ainsi nous contacter si cette tortue est à nouveau capturée dans un autre pays. Cela permet de les tracer et de savoir où elles migrent. Cela permet aussi de créer un réseau mondial.
Les marquages terminés, c´est le meilleur moment de la journée qui arrive. Libération des tortues! On les prend soigneusement, on les positionne en ligne sur le sable et c´est parti! Elles se hissent jusqu´à la mer. Et hop, elles sont reparties dans leur élément naturel. Les volontaires se prennent dans les bras. C´est tout simplement un beau moment. Un dernier regard vers la mer et on se remet en route pour la Coronilla. Il est 21h30. On arrive vers 22h30 à La Coronilla. L´équipe du matin nous a mitonné un bon petit plat. Puis au dodo!
Nous sommes maintenant revenus à Montevideo après ces trois semaines formidables passées à Karumbé. L´association vient de souffler ses 11 bougies sur le gateau et on a eu la joie de participer aux festivités.On a pu voir à quel point elle s´est bien établie au sein des communautés environnantes. Même ici à l´hostal où nous logeons à Montevideo, l´un des employés connait l´association. Luciana, Alejandro, Laura, Gustavo et “leurs” volontaires y mettent toute leur energie pour sensibiliser le plus de gens possible. De nombreuses actions sont menées (carnaval avec les enfants, libération de tortues tous les week end sur les plages publiques, stand explicatif et visite guidée du centre....) afin d´informer la population, les touristes et, en particulier, les enfants sur les dangers de la pollution et l´importance de préserver l´environnement. C´est un travail de longue haleine. De nombreuses tortues meurent d´occlusion intestinale dûe aux plastiques qu´elles ingèrent. Elles confondent ces déchets avec leur nourriture. Ayant assisté à 2 autopsies de tortue, je peux vous dire que les plastiques en tout genre (bouts de bouteille plastique, sachets plastique, perles de collier, fil de nylon, preservatifs...) extraits de l´estomac et de l´intestin de la tortue représentait l´équivalent du contenu d´un pot à confiture!
Je vous invite tous à jeter un oeil sur les photos de nos trois semaines passées à Karumbé! Voici le site internet de l´association: www.karumbe.org
Un grand merci à toute l´équipe de Karumbé!!!!!!!
Demain, on se dirige vers le nord de l´Argentine, aux fameuses cascades d´Iguazu!:)
Bisous à tous!
Nadège